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2026#4 - Anticiper le temps du mandat

  • Photo du rédacteur: Jeremie Gaillard
    Jeremie Gaillard
  • 16 avr.
  • 3 min de lecture

Pour poursuivre sur les logiques de préparation inhérentes aux actions à mener avant de se lancer dans le grand bain d’une élection locale, il est important d’appréhender les ressorts psychologiques d’une forme de préparation mentale à la fonction.


Un élément primordial dans ce contexte consiste à bien se projeter dans une réalité complexe : un mandat, soit 6 années pour celui d’élu municipal, c’est long !


Comme l’équipage d’un navire qui part faire le tour du monde, il faut anticiper ce rapport au temps pour éviter certaines erreurs qui peuvent avoir parfois de lourdes conséquences.


Démarrer ce marathon de plus d’une demi-décennie en pensant qu’on va sprinter sur toute la durée est peut-être la plus fréquente. Être élu intègre nécessairement une usure de votre être. Les récentes études et sondages publiées sur le sujet de la santé des élus locaux en font le constat. Il convient donc de très rapidement prendre conscience de cette notion de « gestion de l’effort » pour être le plus efficace possible. Car comme dans un bon management qui incite à tirer le meilleur de ses équipes, et non un 100% radical et stupide qui finit par créer des externalités négatives sur la productivité de l’ensemble, vous devrez composer avec différents temps et vous y adaptez.


Il y aura nécessairement le démarrage, qui devra donner le rythme, et qui impose un investissement intellectuel, physique et psychologique important. Il y aura le temps de la construction technique et budgétaire des projets, puis souvent en seconde partie de mandat leur réalisation opérationnelle. Il sera également important de considérer la fin de mandat avec les contraintes règlementaires qui s’y appliquent en matière de communication et d’action. Et à l’intérieur de ces grandes tendances, qui n’ont bien entendu pas valeur de vérité absolue, surtout quand la France compte 35 000 communes, il y aura des périodes denses, intenses, complexes, tant sur le plan physique que nerveux, qu’il faudra contrebalancer parfois avec des prises de recul salvatrices et indispensables.


Cela ne signifie pas en faire moins, ou être moins investi dans la fonction, mais bien répartir l’effort sur plusieurs années en travaillant par exemple sur un plan pluriannuel d’investissement permettant de mettre en cohérence les besoins réclamés par les projets voulus et les moyens à disposition. Maitrisez tant que faire se peut la partie de votre engagement qui vous en offre la possibilité.


Le risque est grand, sans ce travail préalable, de vous essouffler en cours de mandat, et d’y renoncer. Le risque est grand également de fatiguer l’équipe, les services municipaux, les habitants parfois (dans un autre sens …), et de faire tanguer dangereusement le navire. Le mandat d’élu local est un subtil mélange de stabilité et de mouvement qu’il faut arriver à équilibrer sur un temps long.


Avoir cette vision prospective est aussi nécessaire dans le contexte personnel. Si vous avez des enfants, imaginez qu’à la fin de votre mandat, ils auront bien grandi, et que votre engagement est aussi celui de ceux qui vous entourent.


A la fin de votre mandat, vous ne serez surtout plus le même. C’est une évidence. Le temps agit sur tout le monde, qu’on soit élu ou non. Mais la densité de la fonction impacte sans doute davantage votre développement personnel par l’accélération de votre vie. Il faut s’y préparer.


Comme je l’ai dit au début, six ans : c’est long. Mais c’est aussi parce que c’est long que le mandat d’élu local permet d’œuvrer plus sereinement. Il laisse le temps de faire, et alimente chez les habitants de la commune cette prise de recul qui offre une vision plus globale de l’ensemble du programme réalisé.


Notre monde n’a jamais été que question d’équilibre. C’est ce qui fait sa beauté, son exceptionnalité, sa fragilité aussi.


Il en va de même pour la fonction d’élu local.



 
 
 

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